Chaque année, une personne sur dix dans le monde tombe malade simplement en mangeant ou en buvant. L’une des principales raisons est l’eau contaminée. 25 pour cent de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable. Pour résoudre ce problème, ma thèse porte sur le développement d'une biotechnologie permettant aux utilisateurs finaux de vérifier si leur eau est contaminée par des bactéries pathogènes. Mon objectif est de développer un outil de diagnostic peu coûteux, qualitatif et à action rapide pour détecter les bactéries et les contextes à faibles ressources. Par exemple, si vous voyagez à l’étranger et qu’il n’y a pas d’eau, que faites-vous ? Ou si vous servez dans l’armée dans une région éloignée ou même aux États-Unis si vous travaillez dans des usines de production alimentaire, il n’existe aucun moyen rapide de détecter et de dépister une contamination bactérienne. La méthode de référence actuelle pour détecter les bactéries prend trois jours, nécessite des échantillons propres, des instruments complexes et un personnel qualifié. Mon approche utilise des phages, abréviation de bactériophages, pour détecter les bactéries. Les phages sont un type de virus bénéfique qui infecte uniquement les bactéries et est inoffensif pour les humains. Les phages sont également peu coûteux et faciles à produire et, surtout, n’infectent que les bactéries vivantes et actives. De plus, les phages, entre autres, infectent une bactérie avec les siennes, avec les fibres de sa queue. Ce que j'ai fait, c'est d'assembler une bibliothèque de fibres de queue efficaces pour concevoir mon nouveau phage appelé Franken-phage. Le phage Franken possède des fibres de queue mélangées, de sorte qu'un phage Franken peut infecter de nombreuses espèces de bactéries et pas une seule. De plus, lors de la détection de bactéries nocives, mon Franken-phage provoque un changement de couleur, alertant ainsi les utilisateurs finaux de la présence de bactéries nocives dans leur eau. Alors imaginez si j’avais un cocktail de ces phages Franken adaptés pour détecter différentes bactéries, les possibilités sont infinies. Ma prochaine étape consiste à prendre cette preuve de concept et à la commercialiser. Le mois prochain, nous effectuerons notre premier test sur le terrain au Kenya afin de réaliser l'objectif de l'UNICEF Water Safety. Ainsi, lorsque vous voyagez à l'étranger dans deux ans ou que vous servez dans l'armée, vous comptez sur cette technologie pour assurer votre sécurité en quelques minutes seulement. N'oubliez pas que c'est ici que vous avez entendu parler pour la première fois du Franken-phage. Merci.